mercredi 30 mai 2012

Un métro à rallonges


 Grotte du Métro – Sorèze
Dimanche 27 mai 2012

Participants : voir article ci-dessous d'Alain Faure.

            Cette cavité est connue et explorée depuis de nombreuses années par le spéléo club de Sorèze. Dernièrement, la mise au jour d’une nouvelle galerie par Frédéric Verp, membre de ce club, a amené la découverte de nombreux vestiges archéologiques. Ils sont de même nature que ceux de la grotte du Calel, toute proche. Pour rappel, les nombreuses cavités de cette bande calcaire étaient exploitées à l’époque médiévale (entre 950 et 1150) par des mineurs. La terre glaise, très abondante (et collante) contient de nombreux nodules de fer qui, après traitement, fournissent une matière première indispensable à la société.
                        Grâce à l’amabilité des membres et amis du club de Sorèze, nous avons pu effectuer en 2010 la visite de la grotte du Calel. La vision des vestiges, omniprésents dans toutes les galeries de la cavité, nous a permis de mieux appréhender le dur labeur de ces hommes.  L’obscurité des galeries profondes et boueuses, le froid, l’humidité et l’exiguïté des lieux rendaient les conditions de travail très difficiles. La visite, commentée par l’archéologue du club, Jean Paul Calvet a été passionnante de bout en bout. La partie la plus émouvante a été la vision de petits personnages, dessinés au charbon de bois sur la roche.
                                                              Par ici la suite
                                                Un mineur équipé de pied en cap
                                           
                        Cette année, bis répétita dans la grotte du Métro. Notre guide Jean Paul a expliqué de manière toute aussi passionnante l’activité qui régnait en ces lieux il y a un millénaire. Le tout est filmé par Alain, notre caméraman local.
            La visite de cette nouvelle cavité nous a permis de voir des vestiges quasiment intacts. Nous sommes en effet les premiers spéléo, hors club local, à accéder à cette grotte. Malgré la boue omniprésente et très collante, quel bonheur de voir la « salle de repos », aménagée par les mineurs dans ce lieu si hostile. Les rondins de bois, calcinés par le feu de manière superficielle pour mieux résister à l’humidité ambiante, jalonnent le parcours. Ils ont de toute évidence servi à construire des échafaudages.
                                                           Voir photos Olivier
            Contrairement au Calel, les mineurs ont dû affronter le vide. En effet, nous sommes dans une diaclase de quelques mètres de large mais qui descend à une soixantaine de mètres de profondeur. Certaines parties sont encore inexplorées et la véritable entrée non encore découverte. En hauteur, on aperçoit des encoches creusées dans le rocher. Elles ont servi d’encrage à des barres dont l’écorce noircie est encore en place.
            Notre ami Frédéric brûle d’impatience d’explorer une de ces galeries aériennes. Qu’à cela ne tienne. Une fois la visite terminée, et l’équipe de « cinéastes » éloignée, il arrive avec une véritable échelle de pompier. Elle sert habituellement à descendre dans la partie basse et boueuse de la grotte. Flairant le bon coup, je me mets au bas de l’échelle. Dix mètres plus haut, des cris de joie résonnent dans la caverne. La corde de soixante mètres est déroulée et une autre verticale de cinq mètres vite franchie. Avec Thierry nous rejoignons notre énergumène, très excité. En effet, les indices montrent que les mineurs ont accédé à cette plateforme. Qu’elle joie de voir en place les fameux « calel ». Ce sont des morceaux de poterie  qui servent de lampe à huile. Leur forme concave est sensée contenir de l’huile ou de la graisse avec une mèche pour éclairer les lieux. Ils sont ici au nombre de trois, espacés régulièrement dans la galerie. Tout en haut de la plateforme où nous sommes, la faille continue des deux cotés. En arrière, un puits de sept ou huit mètres. Mais tout en haut, des traces de pic et d’herminette sont bien visibles sur les parois. Pour circuler, nos acrobates se déplaçaient sur des petites corniches d’une dizaine de centimètres, avec le vide sous leurs pieds. Ensuite, là où la paroi était plus tendre, ils creusaient de petites galeries à la recherche des fameux nodules de fer. Tout au bout une amorce de fouille est effectuée, atteinte on ne sait comment. Nous réalisons que ces mineurs, spéléologues avant l’heure, étaient de véritables virtuoses. Ils laissent loin derrière nos spécialistes de l’escalade, comme Etienne, Sylvain….
            De l’autre côté, un P 15. Une fois le reste de la corde déroulée, Frédéric descend tant bien que mal. Pour le narguer, une belle poterie surplombe le vide. Encore une prouesse de nos nouveaux amis médiévaux. Malheureusement, la galerie se prolonge en hauteur et la première (depuis le moyen âge) s’arrêtera là par manque de corde.
            A son retour, une très belle surprise attend Frédéric : un outil en fer est posé sur le sol. C’est un genre de pioche, dont la pointe a la forme des empreintes que l’on voit sur les parois. Il est altérée par l’érosion mais a le mérite d’être le premier outil en fer découvert dans ce complexe minier du Calel et du Métro. Malheureusement, je ne puis vous montrer des photos car mon appareil est resté  au pied de l’échelle.
            Pour conclure, j’ai trouvé cette sortie très instructive. J’ai repéré certains indices et vu des éléments dans l’ancienne et nouvelle galerie qui me font dire que les fameux calels, sensés servir de lampe à huile sont en fait utilisés pour une toute autre fonction. En fait, les mineurs ne se servaient pas de torches en bois pour s’éclairer comme dit précédemment, ni de lampes à huile.
             Mais ceci est une autre histoire.
            . 








 

1 commentaire:

jean michel a dit…

Je ne comprends pas pourquoi les revelois continuent à t'inviter.
Par masochisme!
Chaque fois tu démonte leurs plus belles théories.
Anarchiste
Archéo-terroriste